De Patañjali, nous savons qu’il est l’auteur-compilateur des « Yoga Sûtra », traité philosophique éclairant la voie du Yoga et de la libération, mais aussi au moins de deux autres traités majeurs : le “Mahābhāṣya” un commentaire du système de grammaire Sanskrite et le “Carakavarttika”, un commentaire du traité fondamental de la médecine ayurvédique connu sous le nom de « Charaka Saṃhitā ».

Selon les historiens, les « Yoga sutra » dateraient environ du 2e siècle avant notre ère alors que le “Carakavarttika” est situé près de 8 siècles plus tard. Patañjali, sage mystérieux et multiple dont nous ignorons presque tout, aurait ainsi vécu à différentes époques et cela n’a rien d’étonnant dans le contexte de la culture et de la tradition indienne.
Patañjali est un personnage mythologique. Sa naissance et son ascendance font l’objet de nombreuses histoires. L’une d’entre elles me fut contée il y a peu par mon enseignant et c’est cette histoire que je souhaite partager avec vous.
Il était une fois, dans les cieux …
Viṣnu, le dieu conservateur de la triade hindoue (Trimūrti), allègrement allongé sur le dos d’Adiśeṣa 🐍, sa monture céleste a.k.a Ananta, le serpent à 1000 têtes et roi des Nāgas (serpents). Viṣnu observait le spectacle de Śiva, dieu « destructeur » de la Trimūrti, exécutant une danse enchanteresse. Captivé par ce spectacle, il se mit à vibrer au même rythme que Śiva démultipliant ainsi de manière extraordinaire le poids qu’il exerçait sur sa monture. Une fois la danse terminée, le poids fut immédiatement levé. Adiśeṣa, fasciné par ce qui venait de se produire et par ces changements extraordinaires a exprimé à Viṣnu son souhait d’apprendre lui aussi cette danse. Viṣnu lui prédit alors que Śiva le bénirait pour sa compréhension et son dévouement…
Pendant ce temps, sur terre…
Gonika, une yogini 🧘♀️ dévouée qui avait acquis d’énormes connaissances et une grande sagesse, n’avait ni enfant ni élève à qui transmettre son savoir et sa compréhension du yoga. Pour avoir un enfant, elle pria Sūrya 🌞, le dieu du soleil et du jour. Elle lui offrit de l’eau dans le creux de ses mains jointes en « añjali » (dans un geste d’offrande).
Gonika ferma les yeux et lorsqu’elle les rouvrit, Adiśeṣa était tombé du ciel juste là, dans ses mains, sous la forme d’un minuscule serpent. Du minuscule serpent a ensuite émergé un homme qui demanda à Gonika de le prendre pour fils. Gonika, heureuse de voir son vœu le plus cher exaucé le nomma «Patañjali » : celui qui est « pata » c’est-à-dire tombé dans « añjali » les mains en prière 🙏
3 réflexions sur “Patañjali, un serpent tombé en humanité”