L’Aṣṭāṅga Yoga de Patañjali considère que chacune de nos actions et de nos expériences laisse une impression mentale dans notre esprit, dans notre corps subtil (le corps Pranique ou énergétique) et finit même par s’inscrire dans notre corps physique.

Ces empreintes résiduelles que l’on appelle Saṃskāra influencent nos (ré)actions. Elles créent des inclinations, des tendances latentes qui sont à la base de nos schémas de fonctionnement. On appelle ce conditionnement Vāsanā.

Vāsanā correspond à l’aspect « robotique » de notre fonctionnement. C’est comme si un algorithme interne échappant à notre conscience se mettait en action à chaque nouvelle situation qui se présente. Ce dernier la compare aux scenarii collectés par le passé et répond en reproduisant la réponse la plus probable qui sera forcément « imprégnée » des expériences antérieures.

Ce mécanisme qui s’est avéré essentiel au cours de l’évolution pour nous permettre de réagir très rapidement et de survivre dans des milieux hostiles reste aujourd’hui encore utile pour nous permettre d’accomplir de multiples tâches du quotidien. Cependant, lorsqu’il s’agit de notre vie sociale, familiale, intellectuelle ou spirituelle, le fonctionnement robotique conditionné par Saṃskāra nous aveugle et nous enferme. Il nous condamne à reproduire encore et toujours les mêmes pensées,les mêmes idées, les mêmes réactions et ce, même lorsqu’elles (nous) sont nocives.

En nous offrant une grande palette d’outils (Observances morales et éthiques, Kriyā, Āsana, Prāṇāyāma, méditation etc), l’Aṣṭāṅga yoga nous invite à contourner nos conditionnements et à suspendre l’action des Saṃskāra et Vāsanā. C’est seulement par ce moyen que nous pourrons appréhender ou « voir » (terme qui implique peut-être moins la notion d’interprétation) le monde tel qu’il est et, in fine, accéder à notre véritable nature. 🙏🕉