L’aṣṭāṅga yoga de Patañjali

L’aṣṭāṅga yoga est un système philosophique et pratique qui recouvre huit (aṣṭau) membres (anga) et dont les fondements ont été décrits dans les yoga sūtra par Patañjali. Dans ce contexte, le terme yoga dérive de la racine yuj samādhau qui signifie « concentration » (cessation des fluctuations du mental). Dans d’autres contextes, le terme yoga peut dériver de la racine yujir yoge qui signifie « union »[1]

Photo : Céline Marchal Dassonville, Bali 2019

Les huit membres l’aṣṭāṅga yoga sont :

  • yama : les abstentions ou restrictions qui régissent la vie sociale et la relation aux autres (non-violence, vérité, honnêteté, maîtrise de l’énergie sexuelle, contentement);
  • niyama : les devoirs et observances éthiques personnelles (hygiène, modération, discipline, étude et dévotion);
  • āsana : la pratique posturale;
  • prāṇāyāma : l’étirement (ayāma) de l’énergie vitale (prāṇa) dont le souffle est la principale manifestation;
  • pratyāhāra: le retrait des sens;
  • dhāraṇā: la concentration;
  • dhyāna: la méditation;
  • et samādhi: l’absorption ou l’Enstase pour reprendre les mots de Mircea Eliade[2]. Samādhi est l’état de yoga lorsque le yogi parvient à la discrimination et accède à sa véritable nature. 

L’aṣṭāṅga vinyāsa yoga fait référence à la partie posturale (āsana) de laṣṭāṅga yoga. Il s’agit d’un enchainement dynamique de postures organisées sous forme de séquences prédéterminées. Ces séquences ont été conçues par Sri Krishna Pattabhi Jois et leur enseignement évolue de génération en génération.

La pratique des postures repose sur le vinyāsa, c’est-à-dire la synchronisation du mouvement sur le souffle mais aussi l’enchainement dynamique entre les postures.  

Les trois pilier (Tristana) du vinyāsa sont :

  • ujjāyi prāṇāyāma (le souffle victorieux) :  une respiration diaphragmatique et thoracique contrôlée et sonore que vous trouverez décrite en détails ici
  • bandha (les verrous internes) : il s’agit de mūla bandha (verrou de la racine) qui se situe au niveau du plancher pelvien et uddiyana bandha (verrou de l’envol) qui se situe au niveau des transverses abdominaux. Le terme verrou peut cependant prêter à confusion parce qu’il renvoi a une idée de fermeture et de rigidité. Il est bien plus intéressant de penser les bandha comme des zones « vivantes » que l’on active pour accompagner, soutenir et stabiliser les postures et les enchainements entre les postures.
  • Dṛṣṭi (la direction du regard) : il s’agit de points spécifiques sur lesquels le regard se focalise dans et entre les postures. Le Dṛṣṭi (se prononce drishti) permet de focaliser l’attention et de cultiver la qualité de concentration durant la pratique.

[1] Ashtanga Yoga: Practice and Philosophy, Kaivalya Publications, 2006
[2] Patañjali et le Yoga, Mircéa Eliade, Editions du Seuil 2004



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