« Lâcher prise » n’est pas un relâchement, c’est un effort intellectuel, un processus long, complexe, laborieux et parfois même douloureux. C’est une plongée introspective … au-delà de nos pensées, de nos idées, de nos attentes et de nos désir, c’est apprendre à démêler ce qui en nous relève de l’attachement, de la peur, de l’imagination, de l’idée préconçue ou de l’idéologie…
Cela nécessite d’apprendre à « observer », à « s’observer » intérieurement, en relation à son histoire et au monde…. voir le beau, le moche, le vrai, le faux, ce qui nous appartient et ce qui ne nous appartient pas ! Apprendre aussi à se décentrer ou du moins se rappeler en permanence que le seul centre que l’on occupe est celui de notre tout petit référentiel personnel.

« Lâcher prise » est une pratique qui consiste à cultiver la clarté de l’esprit et sa capacité de discrimination, c’est aussi cultiver l’Amour et la conscience de notre connexion aux êtres et au monde qui nous entourent. A force de pratique il devient alors possible de lâcher prise et d’accueillir plus sereinement les expériences de la vie en se tenant stable et confiant face à l’inconnu et à l’incertitude.
nāsti buddhir-ayuktasya na chāyuktasya bhāvanā
na chābhāvayataḥ śhāntir aśhāntasya kutaḥ sukham 2.66
Pas de discernement sans discipline; sans discipline, pas de méditation; sans méditation, point de paix; qui trouverait le bien être sans la paix ?
indriyāṇāṁ hi charatāṁ yan mano ’nuvidhīyate
tadasya harati prajñāṁ vāyur nāvam ivāmbhasi 2.67
Car l’esprit soumis au tumulte des sens, entraîne avec lui la clairvoyance du sage, tel le vent emportant le navire sur les flots.
Bhagavadgītā, Traduction Marc BALLANFAT, Editions Flammarion, Paris, 2007