Dans le panthéon hindou, « Ganeśa » le dieu à tête d’éléphant , est l’une de mes divinités préférées. Son apparente bonhomie, son amour immodéré pour les sucreries et sa monture des plus improbables – un rat du nom de «Mūṣika» – en font une figure attachante et populaire.
Bien sûr, ce ne sont pas là les seules raisons de sa popularité. «Ganeśa» est également vénéré parce qu’il est le dieu qui écarte les obstacles. Il est aussi le patron des arts, des sciences, de la connaissance et de la sagesse. Il serait même le rédacteur du «Mahābhārata», la grande épopée de la mythologie hindou, sous la dictée du sage «Vyâsa».

Les aventures de «Ganeśa» font l’objet de nombreuses histoires. Celle que je partage en cette veille de plein lune ressemble étrangement aux contes dont ma grand-mère (paix à son âme) savait si bien régaler ses nombreux petits et arrières petits-enfants.
Il était une fois… une nuit …
«Ganeśa» rentrait chez lui après avoir festoyé et s’être rempli la panse plus que de raison. Il avait TANT mangé de sucreries que sa minuscule monture, «Mūsika» avait grande peine à le porter. Soudain, sur le chemin, «Mūsika» fût effrayé par un serpent. Le rat trébuche et renverse «Ganeśa» qui se retrouve face et estomac contre terre. Le voilà qui rend d’un coup toutes les friandises dont il s’était goinfré. Le dieu à tête d’éléphant se relève et se ressaisit aussitôt. Espérant que nul n’ait été témoin de cette scène humiliante et indigne de son statut.
Malheureusement, «Cāndra», la Lune était là et avait tout vu depuis le ciel. Elle riait à gorge déployée, se moquant ouvertement de lui. Contrarié, vexé, hors de lui, «Ganeśa» lui lança une malédiction et la condamna à demeurer invisible pour toujours.
Inquiets par les conséquences d’un tel bouleversement pour l’équilibre du monde, les autres divinités essayèrent de raisonner «Ganeśa». L’implorant d’assouplir les conditions de sa malédiction. Mais, bien qu’ayant réalisé qu’il s’était laissé emporter par sa colère, «Ganeśa» n’était plus en mesure de la retirer. Il ne put que l’alléger. Ainsi, chaque mois, «Cāndra» pourrait croître jusqu’à apparaitre entière durant une nuit. Puis, décroitre jusqu’à disparaître entièrement durant une nuit. C’est ainsi que naquit le cycle de Lune.
Par superstition, depuis cet événement, les hindous considèrent qu’il serait de mauvais augure de regarder la lune le jour anniversaire de la naissance de «Ganeśa».
- Cāndra : la lune, se prononce Chandra
- Ganeśa : prononce Ganesha
- Mūṣika : se prononce Mooshika